Iran-1 Une histoire de fraise islamistes

Publié le 23 juin 2016 par Alix l'Palmier

Après avoir reçu ce fameux visa, j'ai donc pris le bus direction la frontière. Finalement mon visa turque expire le 17 et non le 16, j'ai donc un jour pour aller en Iran. No stress donc ! Je débarque du bus à Doğubeyazit, ville à 35km de la frontière à proprement parler. Le temps de retirer quelques centaine de d'euros en poche, et j'enfourche mon fidèle tortionnaire pour quitter la Turquie. Pour information, en Iran nos sacrées sainte carte bleu ne marchent pas. Merci l'embargo international.. il faut donc retirer tous les sous avant. Et là quand on doit retirer 800 balles en liquides, on est content d'avoir deux cartes bleu, dont une ou je peux gérer le plafond de retrait en ligne directement. Sinon j'aurais été bien dans la mouise tiens :D

Quelques kilomètres avant la frontière je dépasse des camion, des camions, et encore des camions à l'arrêt. Aschar, un conducteur iranien qui me stoppe pour m'offrir le thé m'explique qu'ils attendent ente deux et trois jours pour passer la frontière. Des fois 7 jours.. Étonnement, je passe la frontière et les coups de tampons en 10mn top chrono, et avec moult "Welcome in Iran" ! La ville qui suit, maku, est entouré de falaise abrute, ocre et jaune.. Elle s'étire tout en longueur et en pente, dominé par ses grands monolithe de roche. La journée tirant à sa fin, je plante ma (nouvelle) tente dans un verger d'abricot, avec une petite rivière à côté en guise de douche. Première journée en Iran, j'aurais fait 90km. 65km - La journée suivante est éprouvante, en tout cas la première partie, une 40ene de kilomètres en faux plat. Cependant les paysages sont magnifique, des vallées encadrés des mêmes montagnes ocre et rocailleuse, parsemé de troupeaux de moutons. La flore est assez rare, composé essentiellement de buisson, de petit arbuste rachitique, et d'herbe jaunâtre, brûlé par le soleil.

La route, une simple bande d'asphalte séparé par des marques blanches n'as de bande d'arrêt d'urgence. Je roule donc sur le bas côté, en ayant un petit mètre entre les voitures et moi. Le temps est ponctué par des coups de klaxons enthousiaste et des grands signes de bienvenue par les fenêtres. Au moments où mon ventre commence à faire la révolution, une voiture s'arrête, et ne parlant pas un mots d'anglais m'offre quelques fruits, deux concombres, et un paquet de gâteau, festin qui tombe à point nommé ! Comme à peut près tous les soirs en ce moments, l'orage pointe le bouts de son nez, je me réfugie donc sous un abri bus d'un petit village où la moitié des gamins et des hommes viennent me voir. Le nez étant parti (de l'orage hein, pas le mien), je décide de repartir, pour 20mn plus tard tombé nez à nez (tjrs le même !)sur le bras de l'orage. Comme un bras c'est plus gros qu'un nez (j'espère..), devinez quoi ? L'orage est aussi plus gros :) Cette fois je trouve un.. complexe de bâtiments abandonné ? Entouré d'un portail. Je frappe, on sait jamais y'a ptret qlq1. Finalement un ptit monsieur m'ouvre, et sans hesiter m'héberge. C'est bien des bâtiments abandonné, assez glauque d'ailleurs. Outre de m'installer dans une pièce tapissé de tapis, il démontera littéralement la tuyauterie d'une douche rouillé pour m'offrir une douche. Chaude ! Une vraie douche chaude ! Et en plus ou il m'a installé, je trouve un ordinateur (qui marche, allez savoir pourquoi), et même, ô grand luxe, super Mario brosse installé. Si on m'aurait dit que je jouerais à super Mario dans un bâtiments abandonné en Iran..

Qualité photo digne d'une tablette, yeaaah !

Ma demeure du soir et son fidèle gardien !

90km - Les paysages restent les mêmes, j'évolue dans un environnement de jaune et de brun. Les nuages, recouvrant le ciel au petit matin se dispersent petit à petit, laissant passer les rayons de soleil. La chaîne de "montinette" (si une bolinette est un petit bol, une montinette est une petite montagne.. non ?) sur ma gauche est éclairé par ces mêmes rayons, surplombé de nuages assez sombres. Un mélange de couleur oscillant entre le jaune, le vert, le noir et le gris, voilà l'environnement pour les prochains kilomètres. Le soir, arrivant à Marand, mon ventre refaisant encore la révolution (c'est la mode en plus à ce qu'il paraît en France en ce moment..), je cherche désespérément à manger. A ce qu'il paraît c'est encore trop tôt.. une sombre histoire de jeûne étrange et de restrictions je crois.. Y'a pas à dire, je préfère pâques que le ramadan ! Finalement, un jeune en vélo m'amène dans le magasin de son père, ou il m'offre un boîte de thon (ma cinquième de la journée, overdose bonjour) et du pain. En ressortant, je croise Agbar, fervant membres de warmshowers, qui a accueillit plus de 750 personnes, et qui m'invite chez lui. En lui demandant comment il m'a trouvé en ville, il m'explique, et en faite le mec est une mafia de l'hospitalité ! Connu dans la région, dès que quelqu'un voit un cyclotouriste (chauffeurs, commerçant..), il l'appel pour le prévenir, et lui vient le chercher. Assez ouf, mais en tout cas il est très accueillant, et m'offre mon premier restaurant iranien.

Premier resto iraniens

Akbar et moi

85km - Pour bien ce mettre en jambes dès le matin, on commence par sortir de Marand. C'est à dire 12km de monté, tout droit, sans virage. Et pas de la petite monté hein ! Bref, en galerant (si peuuuu..), je me dis, ce que tu monte, tu descendras ! Effectivement, s'en suit une grandes descente. Une 2 voies à remplacer la simple route, les camions roulant plus vite, mais je n'est toujours pas bcp de place pour rouler. Et il faut l'avouer, quand un camion vous double juste à côté, avec en prime un énorme coups de klaxon, ça fait pas rêver. J'effecturais les derniers kilomètres jusqu'à Tabriz les écouteurs aux oreilles pour me couper du bruits de la circulation, évoluant dans une atmosphère ouaté et silencieuse, le rêve !

Arrivant à Tabriz, je cherche le Free camping, site à côté d'un lac ou on peut poser sa tente. En chemin, voyant pas mal de fruit dans les étalages, je décide de m'acheter un petit kilos de fraise(pour 50000 rails, 1€50), bien rouge, bien appétissante... Je croise en chemin Archam, jeune étudiant en vélo qui m'aide à trouver le fameux site, que je cherchais qd mm depuis une bonne heure. Arrivant sur place, on se donne rdv le lendemain à midi pour qu'il me fasse visiter la ville. En attendant, bien fatigué, je décide de finir de faire un sort à mes fraises, le kilo y passant allègrement. Plus tard, je décide d'aller au resto à côté. Le temps d'y aller, une bonne gasto m'a pris et je passerais plus de temps au toilettes que devant mon assiette. J'aurais du emporter l'assiette au toilettes, ça aurait été plus simple, aller simple sans pause par l'estomac, hop ! La nuit, je me rend compte que j'ai de la fièvre. Tout simplement en prenant mon vélos pour un cheval, et en ayant l'impression que des dizaines de lutins m'entourent. Des fraises pshycotropes, génial ! Le lendemain je reste faire un câlin à mon lit, bizarrement j'ai pas trop la forme..

Je retrouve Archam et sa copine pour aller manger au restaurant avec toute sa smala. Ils m'apprene au passage qu'il faut toujours laver les fruits avant de les manger ici.. Ha oui, j'avais oublié. Conclusion, manger 1 kilos de fraise sans les lavers, et vous perdez 3 kilos par différents trous.. :D

Une très bonne soirée au restaurant, même si je n'arrive rien à avaler. Je me sens un peut honteux de ne toucher à rien alors que tous le monde m'encourage à grand coup de sourire à manger, mais je ne sais pas si ça serait très poli de tout vomir sur ces beaux tapis qui composent la table. Je me doute que mm dans leur culture ça serait légèrement bizarre.. Ici les tables sont remplacé par des carrés ou tous le monde s'assoit en tailleurs. Ont laisse les chaussures devant le "carré", qui est légèrement surélevé par rapport au sol. Éviter donc de vous ramener au restaurant avec ses chaussettes troués, ça ferait pas très très classe. Comme d'habitude, les tapis forment moquette, coussin et décoration. Le repas est composé de divers mets, en entrée c'est une soupe, avec divers salade et yaourt au différents goûts proposé, impossible de dire à quoi cependant. C'est la mère d'Archam qui a préparé les entrées, ce soir la famille est invité par elle. Demain ce sera quelqu'un d'autres, est ainsi de suite tous le long du ramadan. Il y a toujours le sacré thé. Ici pour boire le thé sucré, on mets un bout de sucre dans la bouche, et après on boit le thé, au lieu de le mettre dans le thé directement. Le pain, le "talosh" est une galette très sèche qu'on arrose légèrement avec de l'eau pour le ramollir avant de le servir. Les plats sont principalement avec du riz, avec quoi choix des brochettes de poulets, de boeuf, ou de temps en temps de poisson. Ici, comme beaucoup d'autres pays d'ailleurs, il n'y a pas d'assiete par personne. Les plats sont posé au milieu, par petite portions, et chacun se sert en fonction de ses envies. Le soir je dors chez Archam, ou il vit avec son frère, son grand père, et ses trois tente. Même si je n'aurais pas été au meilleurs de ma forme, j'aurais passé une excellente soirée avec eux ! Le lendemain matin, je me sens mieux, à peut près, et reposé ! Je pars donc en direction de la mers Caspienne, que je vais suivre pendant à peut près 400 kilomètres, avant de bifurquer pour rejoindre Téhéran, et les cauchemars de visa qui m'attendent !

Ces premiers jours en Iran sont très positifs, l'hospitalité et la gentillesse des Iraniens formidable !